1 novembre 2024
Les cybermenaces se multiplient. Les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les très petites entreprises (TPE) doivent garantir leur sécurité numérique avec des ressources souvent limitées. Face à cette réalité, trouver l’équilibre entre sécurité efficace et gestion des coûts devient une priorité pour ces structures. Négliger la cybersécurité peut coûter beaucoup plus cher à long terme que les dépenses initiales pour la protection. De plus, une bonne stratégie de cybersécurité est un investissement pour la pérennité de l’entreprise. Elle permet de pouvoir se concentrer sur sa croissance.
Il est désormais bien établi qu’une cyberattaque peut avoir un impact dévastateur sur l’activité d’une entreprise. Pourtant, les PME et TPE sous-estiment souvent les conséquences réelles d’une attaque et le rôle crucial de la prévention.
Cela inclut les pertes directes liées à l’interruption des services, mais aussi des frais supplémentaires. Comme la gestion des crises, les indemnisations, et la perte de confiance des clients. D’autres estimations montrent que 43% des cyberattaques ciblent spécifiquement les PME, souvent vues comme des proies faciles par les hackers.
En 2020, l’entreprise française Sopra Steria, un leader du service numérique, a été victime d’une attaque par ransomware. Cette attaque a coûté environ 50 millions d’euros à l’entreprise, malgré des mesures de sécurité préexistantes. Ce cas montre l’importance d’une prévention renforcée et de mises à jour constantes des systèmes de sécurité, même pour des entreprises bien préparées.
Ces chiffres révèlent un constat alarmant. Les pertes potentielles causées par une cyberattaque surpassent largement le coût des mesures préventives. Les entreprises qui choisissent de ne pas investir dans leur cybersécurité mettent en danger la continuité de leurs activités. Cela peut aussi engager la responsabilité juridique de l’entreprise envers leurs clients et partenaires.
En matière de cybersécurité, la gestion du risque est une approche incontournable. Anticiper les menaces et mettre en place les mesures adéquates permet d’éviter les interruptions d’activité. Cette approche limite également la responsabilité de l’entreprise en cas de cyberattaque.
La gestion du risque en cybersécurité suit une démarche similaire à celle utilisée en droit pour gérer les risques juridiques. Il s’agit d’anticiper les problématiques potentielles et de minimiser leur impact. Cela implique de prévoir les scénarios d’attaque, d’identifier les faiblesses du système et les corriger avant qu’il ne soit trop tard.
L’absence de gestion des risques conduit souvent à des pertes bien plus importantes que le coût des mesures préventives. Les entreprises doivent donc adopter une posture proactive. Ne pas attendre qu’un incident se produise est la clé pour minimiser les risques.
En 2021, Colonial Pipeline, l’un des principaux opérateurs de pipelines aux États-Unis, a subi une attaque par ransomware. Ce qui a interrompu la distribution de carburant pendant plusieurs jours. Cette cyberattaque, causée par des failles de sécurité dans les accès distants, a poussé l’entreprise à revoir sa stratégie de gestion des risques. Les obligeant à renforcer les contrôles d’accès et les procédures de surveillance.
Le défi pour les PME/TPE est de trouver l’équilibre entre l’investissement en cybersécurité et les coûts des opérations courantes. Une stratégie optimisée de sécurité informatique permet de protéger l’entreprise tout en encourageant sa croissance. Avec une gestion intelligente des ressources, il est possible de minimiser les risques. Grâce à des investissements ciblés, on peut également maximiser l’efficacité des mesures de protection.
La mise en place d’une stratégie de cybersécurité efficace ne doit pas être perçue comme une charge financière ! Mais plutôt comme un investissement stratégique pour sécuriser l’avenir de l’entreprise. Un budget cohérent permet de maintenir la continuité des activités tout en minimisant les risques de responsabilité juridique.
La clé réside dans l’optimisation.
Comment les PME et TPE peuvent-elles se sécuriser sans pour autant mettre à mal leur trésorerie ?
Avant d’investir dans des solutions coûteuses, il est essentiel de procéder à une évaluation des besoins réels de l’entreprise en cybersécurité.
Chaque entreprise a des risques différents, selon :
Faire appel à un consultant en cybersécurité, même ponctuellement, permet de dresser un diagnostic complet et d’identifier les priorités.
Cette évaluation permet d’éviter des dépenses inutiles sur des systèmes ou des solutions non adaptés.
En 2022, le Centre Hospitalier Sud Francilien (CHSF) a fait appel à un expert en cybersécurité après une série de cyberattaques sur des établissements de santé en France. Ce consultant a recommandé des solutions de chiffrement pour sécuriser les dossiers médicaux et a mis en place des mesures de surveillance régulières, adaptées aux besoins critiques de l’hôpital.
Le facteur humain représente l’une des principales failles en cybersécurité. Beaucoup des incidents proviennent d’erreurs humaines, telles que des clics sur des liens malveillants ou des mots de passe insuffisamment sécurisés. Former les employés aux bonnes pratiques de sécurité cybernétique est une solution à faible coût mais à fort impact.
Des ateliers de sensibilisation ou des modules de formation en ligne peuvent suffire pour apprendre les bases de la sécurité numérique à l’ensemble du personnel. Cela réduit considérablement les risques. Permettant ainsi à l’entreprise de se protéger sans nécessiter de gros investissements dans des technologies coûteuses.
En 2019, la ville de Baltimore a été victime d’une cyberattaque par ransomware, causée en partie par des failles humaines. Depuis, la municipalité a investi dans des formations obligatoires pour tous les employés sur les meilleures pratiques de cybersécurité, ce qui a permis de renforcer la vigilance collective et d’éviter des tentatives similaires.
Il existe aujourd’hui des aides publiques pour soutenir les PME dans leur transition numérique, y compris la cybersécurité. En France, des dispositifs comme le Plan de Relance ou les subventions de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information). Ces solutions proposées par l’Etat permettent de financer partiellement la mise en conformité ou l’implémentation de solutions de cybersécurité.
Certaines solutions mutualisées, telles que les services de cybersécurité basés sur le cloud, offrent des protections efficaces à moindre coût. Plutôt que de tout internaliser, les PME peuvent opter pour des prestataires externes qui mutualisent les coûts entre plusieurs clients. Permettant ainsi une optimisation du budget.
Delas Frères, une maison de vins prestigieuse de la vallée du Rhône, a profité du Plan de Relance pour financer un audit de cybersécurité en 2021. Suite aux recommandations de l’audit, ils ont intégré des services de surveillance de sécurité mutualisés. En partageant les coûts de surveillance des menaces avec d’autres PME du secteur agroalimentaire, Delas Frères a pu sécuriser l’ensemble de sa chaîne de production numérique sans exploser son budget.
Pour garantir une cybersécurité optimale, il est recommandé de suivre une approche en plusieurs étapes, alliant audits, mises à jour techniques et formation.
Investir dans la cybersécurité est indispensable pour les PME et TPE. Avec une approche proactive, une formation du personnel et l’utilisation des aides disponibles. Il est possible de protéger efficacement son entreprise sans compromettre sa trésorerie. La cybersécurité n’est pas seulement une protection contre les risques ou les hackers, c’est un investissement dans la continuité et la sécurité des activités.
Les PME sont des cibles privilégiées des hackers car elles sont perçues comme moins bien protégées. La protection des systèmes d’informations est essentielle pour protéger les données sensibles, éviter les interruptions d’activité et maintenir la confiance des clients.
Les risques les plus courants incluent le phishing, les ransomwares et l’accès non autorisé aux données. Ces menaces peuvent entraîner des pertes financières importantes et nuire à la réputation de l’entreprise.